YARED Hyam

Ecrivain, 1ère titulaire de la Chaire Camus de l'IMéRA
Période de résidence: 
Février - Juillet 2019
Projet de recherche: 
La question de l'hospitalité
Résumé du projet: 

Marseille pourrait, à elle seule prouver qu’on ne meurt pas de la diversité. Beyrouth et tout le bassin méditerranéen. Qu’il est vital pour imaginer un autre avenir que celui auxquels nous pressentent ceux qui tirent les ficelles d’un monde voulu à dessein, identitaire plutôt qu’humaniste, rompre avec le réflexe de percevoir son prochain par opposition à soi mais au contraire comme une prolongation. Réussir à réparer nos regards sur le monde sans prétendre le changer. Vouloir le protéger. Le regarder avec une perception lucide d’un Moi qui, reconstruit par une culture des liens épidémique, nous amènerait enfin à appréhender ce qui nous est étranger sans peur. A ne pas désespérer des événements mais « à espérer comme un fou dans la condition humaine » pour reprendre les termes « camusiens ». Une manière, en somme, d’aimer sans retour et d’être prêt à tout sacrifier. C’est cela aussi la littérature. Une voix alternative dans un désert d’intelligence. Oui désert. Car sans imagination tout le devient et s’il en faut de l’intelligence pour «commettre» un livre, il faut aussi réussir l’exploit que Camus attribuait à l’art, « du renoncement de l'intelligence à raisonner le concret. » C’est en cela que la littérature et la présence d’une chaire comme celle que l’IMéRA offre à la littérature est essentielle. Inviter une science intuitive à occuper une place majeure parmi d’autres disciplines de recherche, c’est ouvrir le champ des possibles et de l’imaginaire à une autre conception du monde, et permettre la rencontre des « alter-pensées » dans le monde de la recherche.

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BIO

Lauréate en 2007 de la Bourse Del Duca décernée par l’Académie française, Hyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle a étudié la Sociologie à l’Université Saint Joseph de Beyrouth. Elle écrit depuis toujours et publie depuis 2001. Dans ses œuvres romanesques pour lesquelles elle a été nommée Chevalier des arts et des lettres en 2013 et sélectionnée par le programme Beirut 39 du Hay Festival, Hyam Yared aborde la vie au Liban, la guerre, le poids des traditions, mais également les relations hommes/femmes et la violence des discriminations. Elle n’hésite pas à mettre en scène le corps comme une revendication à une sexualité libérée des conventions d’une société traditionnelle.

Actuellement à Beyrouth, Hyam Yared se consacre à l’écriture. Tour à tour présidente et trésorière du PEN (Liban), Hyam Yared participe également à essayer de redonner au PEN libanais l’engagement et le sens premier qui l’a vu naître, à savoir : celui de défendre les écrivains en prison et la liberté d’expression de la presse et de toute plume, quelle qu’elle soit. 

• Son livre L’armoire des ombres paru aux éditions Sabine Wespieser en octobre 2007, a été sélectionné pour Prix Première, prix du premier roman décerné par la Radio RTBF en Belgique. Son roman, lauréat de la Bourse Del Duca a également reçu le prix France Liban 2007.

• Son deuxième roman, Sous la tonnelle, paru chez le même éditeur (octobre 2009), finaliste du Grand Prix du Roman Arabe de l’Institut du Monde arabe, du Prix des cinq continents et du Prix des lecteurs du Var, a reçu les prix Phoenix 2009 et Richelieu 2011.

• Son troisième roman La Malédiction paru chez Équateurs en 2012 a été saluée par la presse. Quatrième de couverture : Dans un style volcanique et avec un humour satirique, Hyam Yared raconte l'histoire terriblement vraie de Hala, une héroïne d'aujourd'hui au cœur d'une tragédie antique. Hala n'est pas une seulement une femme vivant dans un pays arabe, c'est une femme universelle, une Antigone sacrifiée au nom de l'ordre de la société masculine.

Tout est halluciné, paru chez Fayard en Janvier 2016, finaliste des prix France Télévisions et Ouest-France est à la fois un roman des origines comme une description des conflits pluriséculaires qui secouent le Moyen-Orient et un écho aux espoirs déçus des Printemps arabes. A travers la fresque familiale d’une petite fille frappée d’amnésie, Hyam Yared met en lumière les paradoxes des sociétés moyen-orientales tentées par le confort pernicieux des dénis mémoriels avec d’un côté, leur désir d’émancipation et de liberté, et de l’autre, les révolutions arabes et le péril islamiste qui les guettent.

Elle a également co-écrit avec Nayla Hachem, Beyrouth comme si l’oubli, un documentaire paru en 2012 aux éditions Zellige et traitant de l’engagement humanitaire au Liban et de la question utopique de la neutralité en période de guerre.

Curriculum Vitae: