Les Trois Disparitions de Soad Hosni au Festival Jean Rouch

Festival Jean Rouch, édition hors les murs 2022 au Mucem
Auditorium du Mucem
Entrée gratuite

 

à propos du Festival

Le Mucem invite le Festival international du film ethnographique Jean Rouch à s’arrêter dans ses murs, pour une sélection de films primés qui témoigne du regard original que les chercheurs et les réalisateurs portent sur nos sociétés.
L’occasion d’embarquer pour des destinations proches et lointaines, de découvrir un foisonnement de thèmes sociétaux, de portraits inoubliables, d’univers personnels et singuliers. L’ensemble dessine une programmation unique offrant l’occasion de faire découvrir gratuitement à un large public toute la vitalité et la diversité d’une production documentaire qu’on ne peut voir ailleurs.

Chaque film est suivi d’une discussion avec son auteur, et avec des intervenants de référence sur le sujet.
Pour la seconde fois depuis 2020, le Festival est associé au Salon des écritures alternatives en sciences sociales (Focus).

Programmation intégrale.

 

Les Trois Disparitions de Soad Hosni

Jeudi 9 juin - 17h30 Auditorium du Mucem

Liban | 2011 | 70 minutes

Un film de Rania Stephan, artiste en résidence IMéRA/Mucem, invitée par le Festival

 

Immense star du cinéma égyptien, Soad Hosni a tourné dans plus de quatre-vingts films, depuis sa rencontre avec Henri Barakat à la fin des années 1950. Son suicide en 2001 à Londres demeure inexpliqué : « Te souviens-tu ? », lui demande la réalisatrice Rania Stephan, par le biais de Nahed, l’un de ses personnages, comme pour recueillir d’outre-tombe la parole de la « Cendrillon » du cinéma arabe – ou son Aphrodite.

Qu’est-ce qu’une filmographie dit de son actrice ? Quelles correspondances tisser entre une vie et une œuvre, sans verser dans la critique historique ou le sainte-beuvisme ? Le pari de Rania Stephan est osé : divisé en trois actes et un épilogue, Les Trois Disparitions de Soad Hosni est un formidable patchwork d’extraits de films, à l’exclusion, semble-t-il, de toute autre source (archives ou images d’actualités), dont la trame entend se superposer à la vie de l’actrice. Quoique : enfance et relation à ses parents, découverte de l’amour, tristesse et déceptions, les grandes catégories retenues par Stephan sont trop générales pour rien dire.

Elle investit ainsi un terrain d’ambiguïté, structuré par la répétition et la variation, sans guider le spectateur ainsi laissé à son vertige : aussi, à défaut d’éléments biographiques précis, peut-on goûter à nouveau l’extraordinaire fascination suscitée par Soad Hosni – dans l’Egypte de Nasser, son érotisme ravageur et éminemment moderne.